NOTE DU CRÉATEUR
Samuel Coraux propose des bijoux uniques et résolument contemporains.
En jouant avec la couleur et la lumière, il propose des lignes épurées d’une élégance décalée, sculpturale et graphique.
Les trois axes du travail de Samuel Coraux sont le mouvement, la couleur et le volume.
En dix ans, la marque Samuel Coraux s'est imposée par la force et l'originalité de sa ligne créative.
Il s'agit de faire du bijou un objet à part entière, avec une forte identité visuelle.
Pour Samuel Coraux, un bijou n’est pas neutre, c’est une extension de soi, une partie cachée que nous voulons mettre en valeur.
Fin et commencement
Je suis véritablement devenu créateur de bijoux par accident.
Pendant longtemps, j’ai travaillé dans le cinéma, la télévision, le documentaire… Puis, par un jour tranquille, sur une route de Normandie, sous le soleil de midi, ma vie a changé à jamais.
J'ai perdu le contrôle de ma vieille voiture décapotable qui a basculé, et fait six tonneaux.
J'ai vu le ciel, la lumière du soleil, les champs vert prairie, le bleu nuit de l'asphalte - toutes ces couleurs fantastiques ont fusionné en une seule et le temps a cessé d'exister. Tout s'est arrêté, la voiture fumait mais j'étais toujours en vie !
Parfois, vous devez arrêter le temps pour pouvoir commencer à faire ce que vous voulez vraiment…
Ce que l’on a sous la main
Je n’ai jamais pensé faire des bijoux. Je voulais devenir écrivain et raconter des histoires, mais j'étais trop timide et je n'avais pas assez confiance en moi.
Après mon accident de voiture, je n'ai pas pu bouger pendant 6 mois.
Il y avait une boîte avec des perles, alors j'ai commencé à faire des colliers. Je prenais des médicaments, assez forts, contre la douleur. Je ne pouvais pas trop réfléchir, mais mes mains avaient leur propre autonomie, et elles choisissaient les perles, trouvaient des montages, et les colliers arrivaient les uns après les autres.
Je ne savais pas d’où pouvait venir ce plaisir du travail des mains, il y a peu de temps, des souvenirs me sont revenus. Mon grand-père était tailleur de pierre et, quand j'étais enfant, il me montrait ses outils, comment les utiliser, et me laissait jouer avec eux…
Pendant ma convalescence, mes amis me disait « c'est incroyable…». Incroyable est un mot équivoque ! Lorsque vous êtes autodidacte, vous vous sentez souvent illégitime. Mais, un an plus tard, mes bijoux figuraient sur l'affiche de l'un des plus importants salons de la mode à Paris.
Très vie, je me suis rendu compte que la création de bijoux était ma manière de m’exprimer, de raconter des histoires.
Danser avec le monde
Mon premier choc a été le Japon où j'ai vécu, Tokyo et Kyoto, et j'y ai beaucoup appris. La découverte de la culture japonaise a été fondatrice pour moi et m’a beaucoup inspiré, notamment la calligraphie, ce travail du geste qui est désormais au centre de mes créations.
L’Espagne a été un autre champ d’apprentissage, d’une manière différente. J'étudiais alors dans la ville de Murcia, entre mer et montagne, zones désertiques, étendues de poivrons, vergers de citronniers et d'orangers et berceau du flamenco, et pendant la semaine sainte, j’ai le puissant souvenir des vierges baroques aux larmes de sang qui descendaient dans la rue et, le soir, nous allions boire et danser dans de petites rues bondées. Une si belle lumière et de si belles nuits.
Londres m’a tendu les bras dans ma vingtaine, et quelle expérience folle pour un jeune provincial ! Le Royaume-Uni, un pays aux personnages décalés avec Sherlock Holmes, Lady Di, David Bowie ou Vivianne Westwood : des personnalités profondément symboliques de la culture britannique. Cette société de classes sociales, pubs, punks fut véritablement inspirante.
Un jour, un ami anglais a qualifié mon travail d’excentricité contrôlée. C’est peut-être cela, la French Touch !
Un ADN puzzle
Maintenant, tout le monde vous demande “quel est l’ADN de votre marque ?”.
Je n’en ai aucune idée. Comme dirait TS Eliot “do not ask “what is it ?” Let us go and make our visit.”
La création n'a pas de limites, pas de cadre et j'associe la richesse de mes expériences à ma passion éternelle pour l'art et l'architecture.
Pour moi, les bijoux doivent être dynamiques, attrayants et surprenants, mais rester simples et non-agressifs.
L’important lorsque je crée, c’est de trouver le parfait équilibre. Mais le plus important, c’est le plaisir que vous ressentez lorsque vous créez.
La création est un mélange d'énergie, et mon travail consiste à offrir une part de cette énergie, à ouvrir une porte et à apporter mon regard sur le monde.
`Ce n’est pas seulement un collier, un bracelet, une bague mais un petit “quelque part”, comme une peinture sur un mur, comme une fleur sur un balcon, comme une émotion sur un visage.
Créateur de bijoux: acte militant ?
Les bijoux ne sont pas seulement décoratifs, ils sont des compagnons pour la femme qui les portent : étendards, valets, symboles, complices, armures, ambassadeurs, protecteurs, guerriers…
Les bijoux que je crée doivent pouvoir être tout cela pour la femme qui les porte..
Un bijou est l’expression de quelque chose que vous avez à l'intérieur. C’est aussi une vision du monde, une inspiration artistique à travers un objet du quotidien, mais très symbolique.
Un bijou, ce sont des couleurs qui éclaboussent, des volumes qui viennent déconstruire votre structure charnelle, ça pourrait être un regard indirect que l'on envoie à quelqu'un, une parure ésotérique et protectrice… Ou simplement quelque chose qui vous rend heureux.
Au coeur du Marais
Mon atelier est situé dans le Marais à Paris, historiquement le quartier des bijoutiers, et des gens du monde entier s’y promènent.
Il est très important pour moi d’être en contact avec les gens. L’interaction avec les clients dans le processus de création fait partie de mon travail.
On peut définir 3 profils de clientes:
D’abord, la Anna Wintour, elle sait tout sur la joaillerie fantaisie depuis Chanel, elle est très précieuse car elle va repérer chez moi ce qu'elle n'a jamais vu, prédire les tendances.
La Lady Xanax, elle entre, je suis déprimé, mauvaise journée, , et elle aime tout ce qu’elle voit, sautille, s’extasie, tape dans ses mains, et je me sens génial.
Enfin, La Dame tatillonne, elle aime ce collier, elle voudrait quand même y ajouter quelque chose, changer une couleur, le raccourcir ... et elle l’améliore jusqu’à en faire un best-seller.
Mon atelier est un laboratoire. C’est un lieu, une équipe, comme un chœur polyphonique, un atelier de la Renaissance, un espace de travail entre rigueur et chaos, harmonie et fracture, contradiction et objectif commun, un monde en soi. Il aspire les univers qui nous entourent pour les cristalliser en objets intimes.
Pour visiter l’atelier en personne, ou en visio, n’hésitez pas à nous contacter directement pour organiser un rendez-vous en cliquant ici !